On ne se rend pas en Islande pour retrouver ses repères. Là-bas, tout bouscule : le ciel ne s’éteint jamais vraiment, la terre fume, la mer bruisse de présences invisibles. Ce pays, surnommé la terre de feu et de glace, n’a pas d’équivalent. L’Islande accumule les lieux qui étonnent, déroute, saisissent : chacun a son caractère, ses secrets. Voici pourquoi cette île vous marque bien au-delà du séjour.
Le soleil de minuit et les aurores boréales
La latitude de l’Islande en fait un territoire à part : ici, l’été ne connaît presque pas la nuit. Entre la mi-mai et la fin juin, la lumière recouvre tout, sans répit. Le solstice, entre le 20 et le 22 juin, offre des journées où le soleil s’attarde, effleurant l’horizon, puis repart presque aussitôt. Les Islandais vivent alors sous un ciel qui ne décroche jamais. Imaginez-vous, seul sur une lande silencieuse, sous ce soleil qui ne cède pas la place à l’obscurité, lors d’un voyage en Islande. Ce simple fait transforme la perception du temps, bouleverse le regard porté sur les paysages, révèle des nuances inédites à toute heure.
Mais l’Islande, c’est aussi la promesse de nuits magnétiques. De septembre à mi-avril, la nature offre un autre show : les aurores boréales. Les voyageurs viennent de loin pour tenter leur chance : lorsque le ciel s’assombrit, des voiles verts se mettent à danser au-dessus de Reykjavík. Ce ballet lumineux n’a rien d’un décor de cinéma ; c’est une rencontre directe avec la puissance de la nature. C’est aussi pour ce phénomène que beaucoup préfèrent la basse saison, à l’écart du flux estival.
Les bains géothermiques et les baleines irlandaises
L’eau, en Islande, occupe une place à part. Elle façonne les paysages, nourrit la vie, fournit l’énergie. Captée au sortir des glaciers ou jaillissant du cœur de la terre, elle se retrouve partout. Les sources chaudes, disséminées sur l’île, invitent à des pauses hors du temps. À LANDMANNALAUGAR, au cœur des hautes terres, l’eau surgit dans un décor minéral et coloré, entouré de montagnes rhyolitiques. Le panorama frappe, saisit, peut même désorienter. Ce lieu attire les marcheurs, les curieux, tous ceux qui veulent comprendre ce que la nature islandaise a d’unique.
Autre trait marquant du pays : l’océan, qui n’est jamais loin. Les eaux islandaises abritent plus de vingt espèces de cétacés, ce qui fait de l’Islande la capitale mondiale des baleines. Lors d’une sortie en mer, il y a de très fortes chances d’apercevoir des petits rorquals, des baleines à bec ou des marsouins. Observer ces géants dans leur élément, c’est prendre la mesure de la force brute et de la fragilité de la nature. Ceux qui l’ont vécu parlent d’un moment suspendu, d’un face-à-face dont on ne sort pas tout à fait pareil.
Seljavallalaug et la cascade de Skogafoss
Il existe en Islande des endroits qui semblent oubliés du monde. Seljavallalaug, la plus ancienne piscine du pays, en fait partie. Construite en 1923, elle se cache au creux d’une vallée, loin de toute agitation. Se baigner ici, c’est accepter une eau à peine tiède, un sol glissant, mais c’est aussi profiter d’une vue qui semble irréelle, cernée de montagnes. L’expérience vaut bien quelques algues sous les pieds.
À quelques kilomètres, Skogafoss s’impose avec ses dimensions impressionnantes : une chute d’eau de 60 mètres de haut, large de 25 mètres. S’approcher, c’est sentir la puissance, le grondement permanent, les gouttes qui aspergent sans prévenir. Parfois, un arc-en-ciel s’invite dans la brume, juste en face. Pour ceux qui veulent prendre de la hauteur, un escalier permet de s’élever le long de la cascade, et d’attraper une vue qui laisse sans voix.
L’Islande ne se raconte pas, elle se traverse et se vit. Peu de pays imposent à ce point leur rythme, leur lumière, leur silence. Sur cette île, on part pour voir des paysages, on revient avec une autre idée du monde, et, parfois, de soi-même.


