Emplois perdus à cause de l’IA : prévisions d’ici 2025

300 millions. Ce n’est pas le chiffre d’affaires d’un géant de la tech un bon trimestre, mais l’estimation brute du nombre d’emplois chamboulés par l’intelligence artificielle, selon Goldman Sachs en 2023. Précision d’importance : seuls certains de ces postes s’effacent vraiment, le reste se métamorphose. Même son de cloche du Bureau international du travail, qui pointe la fragilité croissante des fonctions routinières, surtout dans l’administratif, tandis que d’autres secteurs tiennent la barre.

Derrière ces prévisions, on découvre un paysage fragmenté : tout dépend de la méthode, de la zone géographique, du secteur. Les experts font désormais la différence entre exposition à l’IA et suppression pure et simple d’emplois.

L’IA et le marché du travail : état des lieux en 2024

La transformation digitale bouscule le marché du travail à une vitesse inédite. En 2024, l’intelligence artificielle s’impose progressivement dans les entreprises, alimentée par des algorithmes toujours plus performants. Les tâches répétitives, autrefois assurées par la main humaine, basculent peu à peu du côté de l’automatisation. Saisie de données, gestion de la comptabilité, services administratifs : la machine s’installe, sans détour.

Pourtant, limiter l’IA à la suppression de postes serait une erreur. Les nouveaux outils permettent aussi des gains de productivité, ouvrant la voie à de nouveaux modes de travail. La collaboration entre humains et intelligence artificielle s’organise autour de compétences qui restent le domaine de l’humain : créativité, sens critique, capacité à communiquer. Face à la montée de l’automatisation, miser sur la formation continue devient indispensable. Les entreprises qui priorisent l’évolution des compétences techniques et transversales prennent une longueur d’avance.

Le paysage professionnel se transforme sans uniformité. Certains métiers se réinventent, d’autres se font plus rares. Les fonctions les plus standardisées et codifiées sont les premières concernées. En parallèle, les profils capables de donner du sens à la technologie, d’innover ou d’accompagner le changement deviennent très recherchés.

Voici quelques exemples concrets de secteurs et de métiers qui surfent sur la vague, ou qui s’en sortent mieux que d’autres :

  • Les services numériques et la cybersécurité connaissent une dynamique de recrutement soutenue.
  • Les métiers de la donnée, de la création d’algorithmes, ou la gestion de projets IA restent très demandés.
  • La créativité, l’intelligence émotionnelle et le leadership font la différence dans le nouvel écosystème professionnel.

Rester immobile ou improviser n’est plus une option. Entreprises et salariés avancent dans un environnement où la capacité à se former et à s’adapter s’impose comme un levier décisif.

Quels emplois sont réellement menacés d’ici 2025 ?

La disparition de certains emplois sous l’effet de l’IA n’est plus une perspective lointaine. Les études convergent : les métiers routiniers, peu qualifiés, standardisés, sont les plus exposés à la vague d’automatisation. Opérateurs de saisie, agents de centres d’appels, tâches administratives répétitives : ce sont souvent les premiers touchés. Les fonctions codifiées, notamment chez les cols blancs des banques, de l’administration ou de l’industrie, figurent en haut de la liste des secteurs à risque.

La menace concerne aussi les jeunes diplômés et les personnes peu qualifiées, souvent recrutés sur des postes débutants dont le contenu évolue rapidement. Certaines grandes entreprises n’attendent plus : réorganisations, licenciements, réaffectations, tout s’accélère sous l’effet de l’IA.

Quelques exemples illustrent cette réalité :

  • Dans la banque, la robotisation du traitement de dossiers rend de nombreux postes de back-office superflus.
  • Dans l’industrie, l’automatisation des chaînes logistiques réduit les emplois intermédiaires.
  • Les services administratifs, publics et privés, voient leurs effectifs diminuer nettement.

Avec l’annonce de 300 millions d’emplois potentiellement supprimés dans le monde, Goldman Sachs met en avant une tendance lourde. Les prévisions varient, mais le mouvement s’accélère : la transformation digitale redéfinit chaque jour la place du travail humain.

Pourquoi les prévisions varient-elles autant selon les sources ?

Les chiffres sur l’impact de l’IA sur l’emploi ne se ressemblent pas d’une étude à l’autre. Cabinets, instituts, organisations internationales : chacun avance ses estimations, souvent très différentes. Le marché du travail réagit de façon singulière selon les pays, les secteurs, les métiers. Le Forum économique mondial estime à 69 millions les créations d’emplois et à 83 millions les suppressions d’ici 2027. Goldman Sachs, de son côté, évoque un potentiel de 300 millions de postes menacés.

Ces écarts s’expliquent par les méthodes employées. Certains, comme le Stanford Digital Economy Lab, analysent la nature précise des tâches pour distinguer ce qui peut réellement être automatisé. D’autres, à l’image de la NFER au Royaume-Uni, s’appuient sur les tendances historiques et la capacité d’adaptation des entreprises et des salariés.

Les contextes nationaux jouent un rôle clé. En France, la prégnance des PME limite l’automatisation de masse. L’Europe offre aussi une protection supplémentaire à travers ses politiques publiques. Aux États-Unis, la flexibilité du marché du travail accentue les écarts.

Dans ce brouillard d’estimations, le chômage technologique reste difficile à cerner. Selon les postulats sur la vitesse d’adoption de l’IA, la diffusion des algorithmes, ou la transformation des métiers, les résultats fluctuent, parfois de plusieurs millions d’emplois ou de milliards de dollars de valeur ajoutée.

Femme portant une boîte dans un hall d

Des secteurs qui résistent et des métiers d’avenir à surveiller

Face à l’essor de l’IA et à la disparition de certains emplois, des poches de résistance apparaissent. L’intelligence émotionnelle, la créativité, la capacité à fédérer une équipe : ces qualités restent hors de portée des algorithmes. Les métiers de la santé, de l’éducation, du social, reposent sur une dimension humaine que l’automatisation ne peut égaler.

Ces professions évoluent, mais elles tiennent bon. Accompagnement, médiation, conseil, formation : dans ces domaines, la collaboration entre humains et IA dessine de nouveaux équilibres. Parallèlement, d’autres métiers émergent, portés par la transformation digitale. Les besoins explosent pour des data analysts, des développeurs spécialisés en IA, des experts en cybersécurité. Les entreprises recrutent aussi des prompt engineers, capables d’optimiser le dialogue avec les modèles d’intelligence artificielle et d’en tirer un maximum de valeur.

Voici quelques secteurs et métiers à suivre de près :

  • Les services numériques poursuivent leur croissance, à la recherche de profils polyvalents.
  • La cybersécurité souffre d’un manque chronique de spécialistes, ce qui tire les rémunérations vers le haut.
  • L’analyse de données prend un rôle central dans l’innovation des entreprises.

Diriger, coordonner, orchestrer la relation entre humains et machines devient une compétence précieuse. Les emplois de demain se situent à la croisée de la technique et de la compréhension fine du facteur humain. Se former, s’adapter, bâtir un avantage compétitif : désormais, la vraie bataille se joue dans la capacité à transformer la confrontation homme-machine en une alliance féconde. Qui saura en tirer le meilleur parti ?

Les incontournables